Page:Ségur - Mémoires d’un âne.djvu/322

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en regardant de tous côtés ; il n’y a que moi ici.

Le brigadier.

Je le sais bien qu’il n’y a que toi ; c’est bien à toi que je parle.

Finot.

Je ne sais pas, monsieur, pourquoi vous me tutoyez ; je ne vous connais pas.

Le brigadier.

Mais moi, je te connais bien. Tu es Finot, échappé du bagne, condamné aux galères pour vol et blessures.

Finot.

Vous vous trompez, monsieur ; je ne suis pas ce que vous prétendez si bien savoir.

Le brigadier.

Et qui êtes-vous donc ? D’où venez-vous ? Où alliez-vous ?

Finot.

Je suis un marchand de moutons ; j’allai à une foire, à Moulins, acheter des agneaux.

Le brigadier.

En vérité ? Et votre camarade ? Est-il aussi un marchand de moutons et d’agneaux ?

Finot.

Je n’en sais rien ; nous nous étions rencontrés peu d’instants avant d’avoir été attaqués et assommés par une bande de voleurs.

Le brigadier.

Et ces papiers que vous aviez dans vos poches ?