Page:Ségur - Mémoires d’un âne.djvu/326

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Passe-Partout.

Nous les avons trouvés sur la route mon camarade et moi ; nous les avons regardés, et nous étions pressés de nous en débarrasser ; c’est pourquoi nous marchions de nuit.

Le brigadier.

Et les couteaux qu’on a trouvés sur vous ?

Passe-Partout.

Les couteaux ; nous les avions achetés pour nous défendre ; on nous disait qu’il y avait des voleurs dans le pays.

Le brigadier.

Et comment et par qui vous êtes-vous trouvés blessés, votre camarade et vous ?

Passe-Partout.

Précisément par des voleurs qui nous ont attaqués sans que nous les ayons vus.

Le brigadier.

Tiens ? Finot n’a pas dit comme vous.

Passe-Partout.

Finot a eu si peur qu’il a perdu la mémoire ; il ne faut pas croire ce qu’il dit.

Le brigadier.

Je ne l’ai pas cru non plus, pas davantage que je ne crois à ce que vous me dites vous-même, l’ami Passe-Partout, car je vous reconnais bien à présent ; vous vous êtes trahi. »

Passe-Partout s’aperçut de la bêtise qu’il avait faite en reconnaissant que son camarade s’appelait Finot. C’était un sobriquet qui lui avait été