Page:Ségur - Mémoires d’un âne.djvu/325

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les fais mener à la prison de la ville. Je recommence. Qui êtes-vous ?

Passe-Partout.

Je suis un marchand de cidre.

Le brigadier.

Votre nom, s’il vous plaît ?

Passe-Partout.

Robert Partout.

Le brigadier.

Où alliez-vous ?

Passe-Partout.

Un peu partout, acheter du cidre là où on en vend.

Le brigadier.

Vous n’étiez pas seul ? Vous aviez un camarade ?

Passe-Partout.

Oui, c’est mon associé ; nous faisions des affaires ensemble.

Le brigadier.

Vous aviez des papiers dans vos poches ? Savez-vous ce que c’était que ces papiers ?

Passe-Partout regarda le brigadier.

« Il a lu les papiers, se dit-il ; il veut me mettre dedans, mais je serai plus fin que lui. »

Et il dit tout haut :

« Si je le sais ? Je crois bien que je le sais ! Des papiers perdus par des brigands, sans doute, et que j’allais porter à la gendarmerie de la ville.

Le brigadier.

Comment avez-vous eu ces papiers ?