Page:Ségur - Mémoires d’un âne.djvu/347

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l’air d’une bande de marmitons, surprit les parents.

Les enfants, courant chacun à leur maman, demandèrent avec une telle volubilité la permission de déjeuner dehors, qu’elles ne comprirent pas d’abord la demande. Après quelques questions et quelques explications, la permission fut accordée, et ils retournèrent bien vite rejoindre Auguste et leur déjeuner. Auguste avait disparu.

« Auguste ! Auguste ! crièrent-ils.

— Me voici, me voici, » répondit une voix qui semblait venir du ciel.

Tous levèrent la tête et aperçurent Auguste, perché au haut d’un chêne, et qui se mit à descendre avec lenteur et précaution.

« Pourquoi as-tu grimpé là-haut ? Quelle drôle d’idée tu as eue ! » dirent Pierre et Henri.

Auguste descendait toujours sans répondre.

Quand il fut à terre, les enfants virent avec surprise qu’il était pâle et tremblant.

Madeleine.

Pourquoi avez-vous grimpé à l’arbre, Auguste, et que vous est-il arrivé ?

Auguste.

Sans Cadichon, vous n’auriez retrouvé ni moi, ni votre déjeuner ; c’est pour sauver ma vie que je suis monté au haut de ce chêne.

Pierre.

Raconte-nous ce qui est arrivé ; comment Cadichon a-t-il pu te sauver la vie et préserver notre déjeuner ?