Page:Ségur - Mémoires d’un âne.djvu/379

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La grand’mère.

Non, mon cher enfant, tu n’y seras pas toujours, puisque ton papa et ta maman t’emmènent quand ils s’en vont. »

Jacques devint triste et pensif ; il restait le bras appuyé sur mon dos, et la tête appuyée sur sa main.

Tout à coup son visage s’éclaircit.

« Grand’mère, dit-il, voulez-vous me donner Cadichon ?

La grand’mère.

Je te donnerai tout ce que tu voudras, mon cher petit, mais tu ne pourras pas l’emmener avec toi à Paris.

Jacques.

Non, c’est vrai ; mais il sera à moi, et, quand papa aura un château, nous y ferons venir Cadichon.

La grand’mère.

Je te le donne à cette condition, mon enfant ; en attendant, il vivra ici, et il vivra probablement plus longtemps que moi. N’oublie pas alors que Cadichon est à toi, et que je te laisse le soin de le faire vivre heureux.