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Page:Ségur - Mémoires d’un âne.djvu/60

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dant une heure ils avaient cherché partout. Le maître jura après moi, dit qu’on m’avait sans doute volé, que j’étais bien bête de m’être laisse prendre, fit atteler un de ses chevaux à la charrette et partit de fort mauvaise humeur. Quand je vis que chacun était retourné à son ouvrage, que personne ne pouvait me voir, je passai la tête avec précaution hors de ma cachette, je regardai autour de moi, et, me voyant seul, je sortis tout à fait ; je courus à l’autre bout de la prairie, pour qu’on ne pût deviner où j’avais été, et je me mis à braire de toutes mes forces.


Les voilà tous partis dans les champs.

À ce bruit, les gens de la ferme accoururent.

« Tiens, le voilà revenu ! s’écria le berger.

— D’où vient-il donc ? dit la maîtresse.

— Par où a-t-il passé ? » reprit le charretier.

Dans ma joie d’avoir évité le marché, je courus à eux. Ils me reçurent très bien, me caressèrent, me dirent que j’étais une bonne bête de m’être sauvé d’entre les mains des gens qui m’avaient