Page:Ségur - Nouveaux contes de fées.djvu/147

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Par une attention très aimable, la fée avait transporté dans le royaume de Charmant la ferme où avait été élevée Rosette, et tous ses habitants. Cette ferme se trouva placée au bout du parc, de sorte que Rosette pouvait tous les jours, en se promenant, aller voir sa nourrice. La fée avait eu soin aussi de transporter dans le palais de Rosette les coffres qui contenaient les riches toilettes des fêtes auxquelles Rosette avait assisté.

Rosette et Charmant furent heureux ; ils s’aimèrent toujours tendrement. Rosette ne connut jamais la terrible punition de son père, de sa mère, de ses sœurs. Quand elle demanda à Charmant comment ses sœurs se trouvaient de leur chute, il lui répondit qu’elles avaient eu le visage écorché, mais qu’elles étaient guéries, mariées, et que la fée avait défendu à Rosette de s’en occuper. Rosette n’en parla donc plus.

Quant à Orangine et Roussette, plus elles étaient malheureuses, et plus leur cœur devenait méchant ; aussi restèrent-elles toujours laides et servantes de basse-cour.

Le roi et la reine, changés en bêtes de somme, n’eurent d’autre consolation que de se donner des coups de dents, des coups de pied ; ils furent obligés de mener leurs maîtres aux fêtes qui se donnèrent pour le mariage de Rosette, et ils manquèrent crever de rage en entendant les éloges qu’on lui prodiguait, et en la voyant passer, belle, radieuse et adorée de Charmant.

Ils ne devaient revenir à leur forme première