Page:Ségur - Nouveaux contes de fées.djvu/146

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était revêtue de la robe de noce préparée par la fée.

C’était un tissu de gaze d’or brillante, brodée de plusieurs guirlandes de fleurs et d’oiseaux en pierreries de toutes couleurs, d’une admirable beauté. Les pierreries qui formaient les oiseaux étaient disposées de manière à produire, au moindre mouvement que faisait Rosette, un gazouillement plus doux que la musique la plus mélodieuse. Rosette était coiffée d’une couronne de fleurs en pierreries plus belles encore que celles de la robe ; son cou et ses bras étaient entourés d’escarboucles qui brillaient comme des soleils.

Charmant resta ébloui de la beauté de Rosette. La fée le tira de son extase en lui disant :

« Vite, vite, marchons ; je n’ai plus qu’une demi-heure, après laquelle je dois me rendre près de la reine des fées, où je perds toute ma puissance pendant huit jours. Nous sommes toutes soumises à cette loi dont rien ne peut nous affranchir. »

Charmant présenta la main à Rosette ; la fée les précédait ; ils marchèrent vers la chapelle, qui était splendidement éclairée ; Charmant et Rosette reçurent la bénédiction nuptiale. En rentrant dans les salons, ils s’aperçurent que la fée avait disparu ; comme ils étaient sûrs de la revoir dans huit jours, ils ne s’en affligèrent pas. Le roi présenta la nouvelle reine à toute sa cour ; tout le monde la trouva aussi charmante, aussi bonne que le roi, et chacun se sentit disposé à l’aimer comme on aimait le roi.