Page:Ségur - Nouveaux contes de fées.djvu/156

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son obéissance ; elle mit la clef dans la serrure, mais sa main tremblait et elle ne pouvait ouvrir ; elle allait y renoncer, lorsque la petite voix continua :

« Rosalie, ce que j’ai à vous dire vous instruira de bien des choses qui vous intéressent ; votre père n’est pas ce qu’il paraît être. »

À ces mots, Rosalie fit un dernier effort ; la clef tourna et la porte s’ouvrit.


II

LA FÉE DÉTESTABLE


Rosalie regarda avidement ; la maisonnette était sombre ; elle ne voyait rien ; elle entendit la petite voix qui dit :

« Merci, Rosalie, c’est à toi que je dois ma délivrance. »

La voix semblait venir de terre ; elle regarda, et aperçut dans un coin deux petits yeux brillants qui la regardaient avec malice.

« Ma ruse a réussi, Rosalie, pour te faire céder à ta curiosité. Si je n’avais chanté et parlé, tu t’en serais retournée et j’étais perdue. Maintenant que tu m’as délivrée, toi et ton père vous êtes en mon pouvoir. »

Rosalie, sans bien comprendre encore l’étendue du malheur qu’elle avait causé par sa désobéis-