Page:Ségur - Nouveaux contes de fées.djvu/295

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peau reprendre sa blancheur et sa finesse premières !

Le prince et Violette, en voyant la vertu de cette huile merveilleuse, poussèrent un cri de joie, et, courant vers l’étable, où étaient la reine et Passerose, ils leur firent voir l’heureux effet de l’huile de la fée. Toutes deux partagèrent leur bonheur. Le prince Merveilleux ne pouvait en croire ses yeux. Rien désormais ne s’opposait à son union avec Violette, si bonne, si dévouée, si tendre, si bien faite pour assurer le bonheur de son cousin.

La reine songeait au lendemain, à son retour dans son royaume, qu’elle avait abandonné depuis vingt ans : elle aurait voulu que son fils, que Violette et qu’elle-même eussent des vêtements convenables pour une si grande cérémonie ; mais elle n’avait ni le temps ni les moyens de s’en procurer : il fallait donc conserver leurs habits de drap grossier et se montrer ainsi à leurs peuples. Violette et Merveilleux riaient de l’inquiétude de leur mère.

« Ne trouvez-vous pas, mère, que notre beau Merveilleux est bien assez paré de sa beauté, et qu’un habit somptueux ne le rendra ni plus beau ni plus aimable ?

— Et ne trouvez-vous pas, comme moi, mère, que la beauté de notre chère Violette la pare mieux que les plus riches vêtements ; que l’éclat de ses yeux l’emporte sur les plus brillantes pierreries ; que la blancheur de ses dents ferait pâlir les perles les plus belles ; que la richesse de sa blonde