Page:Ségur - Nouveaux contes de fées.djvu/296

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chevelure la coiffe mieux qu’une couronne de diamants ?

— Oui, oui, mes enfants, sans doute, vous êtes tous deux beaux et charmants ; mais un peu de toilette ne gâte rien ; quelques bijoux, un peu de broderie, de riches étoffes, ne feraient aucun tort à votre beauté. Et moi qui suis vieille…

— Mais pas laide, Madame, interrompit vivement Passerose ; vous êtes encore belle et aimable, malgré votre petit bonnet de fermière, votre jupe de drap rayé, votre corsage de camelot rouge et votre guimpe de simple toile. D’ailleurs, une fois rentrée dans votre royaume, vous achèterez toutes les robes qui vous feront plaisir. »

La soirée se passa ainsi gaiement et sans inquiétude de l’avenir. La fée avait pourvu à leur souper ; ils passèrent leur dernière nuit sur les bottes de paille de l’étable, et, comme ils étaient tous fatigués des émotions de la journée, ils dormirent si profondément que le jour brillait depuis longtemps et que la fée était au milieu d’eux avant qu’ils fussent réveillés.

Un léger hem ! hem ! de la fée les tira de leur sommeil ; le prince fut le premier à ouvrir les yeux : il se jeta aux genoux de la fée et lui adressa des remerciements tellement vifs qu’elle en fut attendrie.

Violette aussi était aux genoux de la fée, la remerciant avec le prince.

« Je ne doute pas de votre reconnaissance, leur dit la fée, mais j’ai beaucoup à faire ; on m’attend