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Page:Ségur - Nouveaux contes de fées.djvu/57

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— Qu’il soit fait selon tes désirs, Blondine ; monte sur mon dos et ne crains ni la faim, ni la soif, ni le sommeil, ni aucun accident pendant notre long voyage ; tant qu’il durera, tu n’auras aucun de ces inconvénients à redouter. »

Blondine monta sur le dos de la Tortue.

« Maintenant, silence ! dit celle-ci ; pas un mot avant que nous soyons arrivées et que je te parle la première. »


X

LE VOYAGE ET L’ARRIVÉE


Le voyage de Blondine dura, comme le lui avait dit la Tortue, six mois ; elle fut trois mois avant de sortir de la forêt ; elle se trouva alors dans une plaine aride qu’elle traversa pendant six semaines, et au bout de laquelle elle aperçut un château qui lui rappela celui de Bonne-Biche et de Beau-Minon. Elles furent un grand mois avant d’arriver à l’avenue de ce château ; Blondine grillait d’impatience. Était-ce le château où elle devait connaître le sort de ses amis ? elle n’osait le demander malgré le désir extrême qu’elle en avait. Si elle avait pu descendre de dessus le dos de la Tortue, elle eût franchi en dix minutes l’espace qui la séparait du château ; mais la Tortue marchait toujours, et Blondine se souvenait qu’on lui avait défendu de dire