Page:Ségur - Quel amour d’enfant.djvu/169

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M. de Gerville questionna sa fille sur les sévérités dont elle souffrait. Giselle, mécontente de sa mère, exagéra beaucoup les exigences de Léontine et sa propre soumission, si bien que lorsque le coiffeur entra, M. de Gerville était outré contre sa femme, contre son beau-frère, contre l’innocent M. Tocambel et l’excellente Mme de Monclair.

« Coiffez ma fille, dit-il au coiffeur d’un ton bourru.

le coiffeur.

Comment faut-il coiffer Mademoiselle ?

m. de gerville.

Comme elle voudra. Mettez-lui tout ce qu’elle voudra.

le coiffeur.

Et quelle robe met Mademoiselle ?

m. de gerville.

Mousseline blanche, parbleu ! Quelle robe voulez-vous qu’elle mette ? »

Le coiffeur, intimidé par le ton irrité de M. de Gerville, ne fit pas d’autres questions, et ouvrit un grand carton de fleurs et de rubans.

« Qu’est-ce que Mademoiselle prendra dans tout cela ? » dit-il.

Giselle, qui n’entendait rien aux coiffures ni aux fleurs, trouva charmant tout ce qu’elle voyait et finit par se décider pour une couronne de