Page:Ségur - Quel amour d’enfant.djvu/220

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« Elle voulait donc ravoir ses brodequins, quand elle me vit entrer ; je la mis de suite à l’aise ; elle me raconta la méchanceté de son bon ami qu’elle aime tant, son invention de sergent de ville ; Giselle est persuadée qu’il l’aurait emmenée en prison si elle n’avait pas rendu les brodequins. Elle était très bien remise de sa frayeur ; seulement, elle pleurait ses brodequins, et je te préviens qu’elle veut demander à son père d’aller lui en acheter d’exactement pareils.

léontine.

Merci, ma tante ; j’espère bien que Victor en trouvera : il demandera à Pierre l’adresse du magasin où il les a achetés.

madame de monclair.

Ha, ha, ha ! voilà une bonne idée ! Comment, Léontine ! au lieu de punir Giselle de sa conduite d’hier, de celle d’aujourd’hui, tu vas encourager Victor à céder à ce ridicule caprice et à récompenser le vol, le mensonge ?

léontine, embarrassée.

Mais, ma tante, ce n’est pas récompenser le mal ; c’est seulement pour rendre à cette pauvre petite les lots que les méchants enfants lui ont enlevés et mis en pièces hier soir.

madame de monclair.

Léontine, tu sais comment les choses se sont