pleura. Que pouvait-elle faire ? Sa fille ne dépendait plus d’elle.
« Je suis mère sans enfant, dit-elle. Ah ! si le bon Dieu nous avait accordé d’autres enfants, comme je le lui ai tant demandé, j’en aurais encore pour m’aimer et m’entourer.
Ils auraient fait comme Giselle ; c’est bien la peine de s’éreinter à élever ses enfants pour les voir tourner en cœurs de marbre !
Cela dépend de la manière de les élever, mon cher. Tout ce que vous venez de dire est très juste, sauf votre dernière réflexion. Je me suis tuée à vous dire que vous gâtiez Giselle, que vous la rendriez insupportable, que vous prépariez votre malheur ; Pierre vous l’a dit vingt, cent fois. Noémi l’a dit ; notre ami Tocambel l’a dit ; tout le monde l’a pensé. Et vous avez continué envers et contre tous. Et vous criez, maintenant ! Vous accusez Giselle ! La voilà au couvent, hors des atteintes de vos gâteries ; laissez-la s’élever là-bas ; elle vous reviendra charmante, aimable et respectueuse. Quant à vous aimer plus ou moins, cela dépendra de vous. »
Victor ne répondit rien ; il quitta le salon. Léontine comprit très bien la justesse du rai-