Page:Ségur - Quel amour d’enfant.djvu/342

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giselle.

Pas du tout, ma tante ! Mais je ne suis ni vieillie, ni enlaidie depuis mon bal. Je m’y suis beaucoup amusée ; tout le monde me regardait ; j’ai dansé tout le temps, je me suis couchée à quatre heures du matin, j’ai dormi jusqu’à midi et je me porte très bien.

madame de monclair.

Eh bien ! ma fille, si tu recommences souvent cette folie, tu seras fanée et ridée à dix-huit ans. Ce sera bien agréable ! Où as-tu jamais vu une enfant de quinze ans aller au bal et se coucher à quatre heures du matin ? Demande à ton ami Tocambel ce qu’il en pense.

giselle.

Je sais que M. Tocambel blâme tout ce que je fais.

m. tocambel.

Je ne blâme que ce qui n’est pas sage, Giselle il est vrai que vous faites et dites souvent des folies. Ce n’est pas ma faute si je ne puis vous donner raison quand vous avez tort.

léontine.

Je vous assure, mon ami, que Giselle est plus raisonnable que vous ne le pensez. Un bal par hasard n’est pas une habitude.