Page:Ségur - Quel amour d’enfant.djvu/42

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léontine.

Pour un rien ! Vous appelez un rien d’avoir traîné mon enfant dans toute la maison, de l’avoir menacée du fouet, de l’avoir garrottée comme un malfaiteur, de l’avoir torturée ainsi pendant une grosse heure ! Tout cela n’est rien ? À moins de l’avoir tuée, je ne vois pas ce que Pierre aurait pu faire de mieux.

m. tocambel.

Tout cela est faux, je le garantis. Vous connaissez Pierre tout aussi bien que je le connais ; vous savez qu’il est bon, qu’il est juste, qu’il vous aime, et qu’il est incapable d’un acte injuste et cruel.

léontine, indignée.

Alors vous ne croyez pas ma fille ?

m. tocambel.

Je ne la crois pas du tout. D’abord, elle est en colère contre son oncle et sa tante, qui l’ont probablement empêchée de faire quelque sottise. Ensuite, elle ne dit pas toujours les choses comme elles sont. Attendez pour juger votre frère qu’il vous ait raconté lui-même ce qui s’est passé.

léontine, très vivement.

Et vous croyez que Pierre osera nier ses brutalités à l’égard de Giselle ?