m’est fermé, et le ciel par conséquent car je me souviens de la parole du Seigneur : « Tout ce que vous lierez sur la terre sera lié dans les cieux. »
Ruffin lui dit : « Je courrai, si vous voulez, à l’évêque, et je le prierai tant, que je le persuaderai de vous absoudre.
— Vous ne le persuaderez pas, répondit l’empereur ; je connais la justice de sa censure, et le respect de la puissance impériale ne lui fera rien faire contre la loi de Dieu.
Ruffin insista et promit de convaincre Ambroise.
« Allez donc vite, dit Théodose.
Et, se flattant de l’espérance que Ruffin lui avait donnée, il le suivit de près. Ambroise, à la vue de Ruffin, lui reprocha son audace de venir intercéder pour le pardon d’un crime dont il avait été l’auteur par ses conseils.
Et, comme Ruffin redoublait ses instances, ajoutant que l’empereur allait arriver lui-même, le saint évêque s’écria :
« Je vous avertis, Ruffin, que je l’empêcherai d’entrer dans le vestibule sacré ; mais s’il veut changer sa puissance en tyrannie, je me laisserai égorger avec joie. »
L’empereur était déjà dans la grande place de Milan quand on vint lui annoncer cette résolution de saint Ambroise. Néanmoins il continua sa marche en disant :
« J’irai et je recevrai l’affront que je mérite. »
Arrivé près de l’église, il n’y entra point, mais alla trouver le saint évêque, qui l’attendait, assis dans la salle d’audience, et le pria de lui donner l’absolution. Ambroise lui dit avec force que se présenter ainsi dans le lieu saint, c’était s’élever contre Dieu même et fouler aux pieds ses lois.
« Je les respecte, répondit humblement Théodose, et je ne veux point pénétrer contre les régles dans l’enceinte