son âme, sanctifiée par la souffrance, s’unissait étroitement à celle du Sauveur. Après chacune de ses communions, elle demeurait plongée dans un état de méditation et d’immobilité qui durait souvent plusieurs heures. Ce fut alors qu’elle fit vœu de chasteté perpétuelle, et que, sans entrer au couvent, elle fut admise parmi les sœurs du tiers-ordre de Saint-François.
Dès cette époque, ses parents, ses amis, ses directeurs, tous ceux enfin qui l’approchaient de près, remarquaient en elle des caractères étranges et certainement surnaturels. Elle-même se méfiant de ses propres impressions et craignant les illusions et les dangers de la vocation extraordinaire à laquelle elle se sentait appelée, avait dès lors fait vœu d’obéir en toutes choses à son confesseur et à tous ceux que Dieu lui avait donnés pour supérieurs spirituels. Cet acte d’humilité acheva de la rendre digne des grâces que Dieu se préparait à lui envoyer, et, à partir du 2 février 1832, fête de la Purification de la Vierge, ces grâces devinrent visibles à tous les yeux. Ce jour-là, après avoir communié, elle entra immédiatement en extase, y demeura pendant trente-six heures, et n’en sortit que par l’ordre de son confesseur. Depuis ce moment, son état d’extase devint très fréquent, et, après la Fête-Dieu de 1833, il fut quasi-permanent. C’est depuis cette époque aussi que son corps fut en quelque sorte affranchi des lois de la nature, particulièrement de la loi de gravité, et que le bruit du prodige s’étant répandu au loin, les populations d’alentour accoururent pour en être témoins. On assure qu’en sept semaines, plus de quarante mille personnes vinrent visiter l’humble vierge, qui n’avait pas seulement conscience du bruit qui se faisait autour d’elle.
Mais la gloire et le bonheur ne sont jamais sans mélange ici-bas, même pour ces privilégiés du Seigneur qui