Page:Ségur - Un bon petit diable.djvu/129

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— C’est bien, dit Juliette ; seulement, avant de demander à venir demeurer chez nous, tu aurais dû en parler à ma sœur. Je ne sais pas si elle voudra se charger de ton éducation.

charles.

Et toi, Juliette, voudras-tu me laisser demeurer avec toi ?

juliette.

Oh ! moi, tu sais bien que j’en serais enchantée ; je te ferais prier le bon Dieu avec moi ; tu me lirais de bons livres ; tu me conduirais à la messe, puis chez des pauvres. Je serais bien heureuse, moi !

charles.

Eh bien, Juliette, si tu le veux, tu le demanderas à Marianne qui t’aime tant, et qui ne te refusera pas. Tu le demanderas, n’est-ce pas ?

juliette.

Mais, mon pauvre Charles, nous ne savons pas si ce monsieur t’écoutera, s’il fera ce que tu lui demandes. Attendons qu’il t’ait répondu.

charles.

À propos, moi qui oublie de lui donner mon adresse chez toi ! »

Charles ajouta au bas de sa lettre :

« Rue du Baume-Tranquille, no 3, chez Mlles Daikins. » Ça fait que lorsque la réponse arrivera, Marianne l’ouvrira, te la lira, et me la remettra quand je viendrai. Je vais aller, porter ma lettre à la poste avec celles de ma cousine ; elles sont dans ma poche. »