Page:Ségur - Un bon petit diable.djvu/139

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de mon père ; il m’a donné en riant la permission de me faire renvoyer de Fairy’s Hall et de venir demeurer chez toi, si Marianne veut bien le permettre et comme je lui disais que vous étiez pauvres, il m’a dit qu’il retirerait mon argent de chez ma cousine, et qu’il le confierait à Marianne, qui sera ma tutrice. Je serai bien content de tout ça, et que Marianne soit ma tutrice ! »

Juliette partagea le bonheur de Charles, et tous deux firent des projets d’avenir, dans lesquels Charles devait mener la vie, d’un saint. Quand Betty rentra, elle les trouva heureux de ce prochain espoir.

betty.

J’entre ce soir chez le vieux Old Nick, moyennant qu’il ne me paye pas les journées d’essai que j’y passerai.

juliette.

Comment vous a semblé la maison, Betty ?

betty.

Pas belle, pas bonne ; sale, triste ; les enfants ont l’air misérable ; les maîtres ont l’air mauvais ; les domestiques ont l’air malheureux.

charles.

Mais… alors… toi, ma bonne Betty, tu seras malheureuse ?

betty.

Ah bah ! Quelques jours seront bien vite passés. Et puis, je saurai me défendre : j’ai bec et ongles, et tant que tu seras là, j’y serai aussi.