Page:Ségur - Un bon petit diable.djvu/210

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le juge, riant.

Bon ! Tant mieux pour toi si Juliette t’aime ; cela prouve que tu vaux mieux que je ne pensais. Va, mon ami, va chez tes cousines. Je m’occuperai de ton affaire. Justement j’entends Marianne.

charles.

Et vous donnerez ce qui m’appartient à mes cousines Daikins, Monsieur le juge, n’est-ce pas ?

le juge.

Ceci ne dépend pas de moi, je te l’ai déjà dit. Je ferai seulement de mon mieux pour éclaircir l’affaire. »

Charles sortit à moitié content ; il craignait d’être à charge à ses cousines, et que Juliette surtout ne souffrît de leur position gênée. Il alla du côté de la rue du Baume-Tranquille, et il dut passer devant la maison de Mme Mac’Miche, rue des Combats ; elle était dans sa cuisine. Charles mit le nez à la fenêtre et vit Mme Mac’Miche avec un monsieur qui lui était inconnu ; tous deux tournaient le dos à la fenêtre, et causaient avec animation, surtout Mme Mac’Miche. Son bonnet de travers, ses mouvements désordonnés dénotaient une vive agitation et un grand mécontentement. Charles se retira prudemment et continua son chemin.

Son cœur battit plus vivement quand il tourna le bouton de la porte et quand il se trouva en présence de Juliette, qui tricotait comme de coutume. Au léger bruit qu’il fit en ouvrant la porte,