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Page:Ségur - Un bon petit diable.djvu/213

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charles.

Juliette sourit, se tut et reprit son tricot.

charles.

Sais-tu que j’ai bien faim, Juliette ; j’ai mangé un morceau de pain sec à huit heures, et il est midi passé.

juliette.

J’attends Marianne pour dîner ; mais si tu veux manger une tranche de pain, tu sais où il est, prends-en un morceau.

charles.

Je vais manger une bouchée en attendant ; je craignais que tu n’eusses dîné. »

Comme il achevait son morceau de pain, Marianne entra.

« Ah ! te voilà, Charlot, dit-elle en l’embrassant, tu t’es donc fait chasser ? Cela ne m’étonne pas, je l’avoue. Prends garde de te faire chasser aussi par Juliette, qui va t’avoir toute la journée sur le dos.

charles.

Non, Marianne, je travaillerai : j’irai chez M. le curé, chez le maître d’école ; ils me feront travailler, et je ne vous ennuierai pas, je ne ferai aucune sottise. Je deviens raisonnable à présent.

marianne, souriant.

Ah !… Depuis quand, Monsieur Charlot, êtes-vous passé dans les rangs des gens sages ?

charles.

Depuis longtemps ; depuis que je suis malheureux.