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Page:Ségur - Un bon petit diable.djvu/241

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souvenant de la place indiquée, il poussa l’armoire, qu’il savait facile à remuer, vit la serrure dans le mur, ouvrit encore et trouva, après quelques recherches, le trésor bien-aimé ; il prit les rouleaux d’or, referma le reste, et posa les rouleaux sur le lit de Mme Mac’Miche, à portée de ses mains ; puis il s’assit et attendit.

Elle ne tarda pas à ouvrir les yeux, à regarder ses mains vides.

« Rien ! dit-elle à mi-voix rien ! »

Puis, apercevant ses rouleaux d’or, elle poussa un cri de joie, les saisit, les passa d’une main dans l’autre, les baisa, les ouvrit, les compta, les baisa encore, aperçut Charles et le regarda avec effroi.

« Pourquoi viens-tu ? Tu veux me voler mon or ?

charles.

Rassurez-vous, ma cousine ! C’est moi, au contraire, qui vous l’ai rapporté.

madame mac’miche.

Toi ! Oh ! Charles ! mon ami, mon sauveur ! C’est toi ? Eh ! Charles ! que tu es bon ! Ne le dis à personne ! Il me le reprendrait, cet infâme juge ! Où le mettre ? Où le cacher ?

charles.

Sous votre oreiller, ma cousine ! Personne n’ira l’y chercher. »

Mme Mac’Miche le regarda avec méfiance.

« J’aime mieux tout garder dans mes mains », dit-elle.

Elle s’agita, eut l’air de chercher.

« J’ai soif ; Betty ne m’a rien donné. »