Page:Ségur - Un bon petit diable.djvu/295

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

moyen de cette affection je parviendrais à calmer ce caractère bouillant et emporté ! C’est singulier que je me sois trompée à ce point ; il est si soigneux, si attentif pour moi ! Je l’ai toujours trouvé si dévoué, si docile à mes avis ! Je croyais si fermement qu’il m’aimait, et que, par cette affection, je l’amènerais à bien faire ! »

Et Juliette pleura. Jusque-là Charles, ému et honteux, n’avait rien dit ; Marianne avait laissé parler Juliette, dont les remontrances avaient toujours tant de pouvoir sur Charles. Mais quand il entendit Juliette exprimer des doutes sur la tendresse si vive et si reconnaissante qu’il lui portait, il devint pourpre, ses yeux prirent une expression indignée, et lorsqu’elle cessa de parler ; il manqua de la renverser en se jetant à son cou et en l’étreignant dans ses bras.

charles.

Juliette, Juliette, ne dis pas, ne redis jamais ce que tu viens de dire ; je t’aime, tu sais que je t’aime, et que tu ne peux pas, tu ne dois pas croire que je sois insensible à ta bonté, à ta douceur ! que je sois ingrat envers toi, qui m’as comblé de bontés et de témoignages d’affection ! Ce n’est pas une méchanceté que j’ai faite, c’est une étourderie, une bêtise ; j’avais arrosé Minet qui se trouvait sous le robinet de la pompe j’ai voulu le sécher ; je l’ai habillé avec des effets que j’ai trouvés ici. »

Juliette sourit ; son mécontentement était passé.

charles.

Et il s’est échappé à moitié déshabillé des mains