Page:Ségur - Un bon petit diable.djvu/297

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meur de ce que tu avais laissé croire à Marianne et à Juliette que j’avais commis une méchanceté, tandis que je n’avais fait qu’une sottise. J’espère ne pas recommencer à mettre la maison en révolution.

marianne.

C’est bien, Charlot, c’est très bien : n’y pense plus, ça n’en vaut pas la peine.

charles.

J’y penserai, Marianne, pour me souvenir des bonnes paroles de Juliette et de votre indulgente amitié.

juliette.

Et à présent, Charles, que tout est calmé et terminé, veux-tu, en allant à l’école, passer chez la pauvre femme Aubrey, et lui remettre la petite camisole et le fichu pour son dernier enfant, celui de six semaines ? Tu trouveras la camisole et le fichu sur la table où je les ai posés ce matin. »

Charles ne répondit pas ; le chat avait traîné camisole et fichu dans la poussière et dans le ruisseau ; ils n’étaient pas présentables.

« Est-ce que Charles n’est plus ici ? demanda Juliette n’entendant pas de réponse.

— J’y suis encore, Juliette, dit Charles d’une voix timide en lui prenant la main ; mais… ta camisole et le fichu… n’y sont plus.

juliette.

Pourquoi ? Où sont-ils ?

charles.

Je les avais mis au chat, qui s’est sauvé avec et les a horriblement salis. »