« Cette pauvre, bonne Juliette ! Elle en a de la patience, elle ! Comme elle est douce ! Comme elle supporte son malheur,… car c’est un malheur,… un grand malheur d’être aveugle ! Elle est bien plus malheureuse que moi ! Demander pardon ! m’a-t-elle dit… À cette femme que je déteste !… C’est impossible ; je ne peux pas ! »
Charles rentra avec un sentiment d’irritation ; il entra dans la chambre de sa cousine, qui dormait encore, heureusement pour lui ; il retira le livre de la boîte à thé, et voulut prendre le tricot caché au fond du foyer : mais, en allongeant sa main pour l’atteindre, il accrocha la pincette, qui retomba avec bruit ; la cousine s’éveilla.
« Que faites-vous à ma cheminée, mauvais sujet ?
— Je ne fais pas de mal à la cheminée, ma cousine, répondit Charles, prenant courageusement son parti ; je cherche à retirer votre ouvrage qui est au fond.
Mon ouvrage ! au fond de la cheminée ! Comment se trouve-t-il là dedans ? Je l’avais près de moi.
C’est moi qui l’y ai jeté, ma cousine.
Jeté mon ouvrage ! Misérable ! s’écria-t-elle se levant avec colère.
J’ai eu tort, mais vous voyez que je cherche à le ravoir.