Eh bien ! si l’on jase, je m’arrangerai pour faire taire les mauvaises langues.
Ce serait une jolie affaire ! Rétablir une réputation à coups de fourche ou de bâton. Bien trouvé. Ça sent encore l’époque de la Mac’Miche !
Mac’Miche ou non, je ne permettrai à personne de dire ni de penser mal de Juliette.
Tu diras ce que tu voudras, tu feras comme tu voudras, tu es en âge de raison aussi bien que Juliette ; mais moi, je suis lasse d’attendre, et je vous préviens tous les deux que d’ici à quinze jours je serai mariée avec M. le juge de paix.
Je vous souhaite bien du bonheur, Marianne ; vous avez été très bonne pour moi, et c’est ce que je n’oublierai jamais. Et toi, Juliette, tu ne dis rien à Marianne ?
Que veux-tu que je dise, Charles ? Je suis désolée de causer de la peine à ma sœur, d’amener des discussions entre toi et elle ; mais que puis-je faire ? Aller demeurer chez le juge ? Cela m’est impossible ! Et où irais-je, si ce n’est chez toi ? »
Marianne impatientée quitta la salle.
C’est bien mon avis aussi ; tu vivras chez moi, ce qui veut dire chez toi, avec Betty qui t’aime,