Page:Ségur - Un bon petit diable.djvu/361

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avec Donald qui t’aime, et si, comme dit Marianne, on trouve la chose mauvaise, alors… alors, Juliette, tu feras comme Marianne, tu te marieras.

juliette.

Moi, me marier ? Moi, aveugle ? Moi, à vingt-quatre ans, presque vingt-cinq ?

charles.

Tout cela n’empêche pas de se marier, Juliette.

juliette.

Non, mais tout cela ne permet à aucun homme de me prendre pour sa femme.

charles.

J’en sais un qui te connaît, qui t’aime, qui n’ose pas te demander, parce qu’il craint d’être repoussé, et qui verrait tous ses vœux comblés si tu l’acceptais.

juliette.

Je n’en veux pas, Charles, je n’en veux pas. Je te supplie, je te conjure de ne plus m’en parler, ni de celui-ci ni d’aucun autre.

charles.

Je ne t’en parlerai plus, à une seule condition : c’est que tu me diras avec confiance, avec amitié, pourquoi tu n’en veux pas.

juliette, hésitant.

Tu veux que je te le dise ? Mais… je ne sais pourquoi, j’aimerais mieux ne pas te le dire.

charles.

Non, Juliette, il faut que tu me le dises : c’est nécessaire, indispensable pour ma tranquillité, pour mon bonheur.

juliette.

Alors, pour toi, pour ton bonheur, je te dirai