Page:Ségur - Un bon petit diable.djvu/55

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avec nous, vous n’aimeriez guère Mme Mac’Miche, quoiqu’elle soit votre cousine aussi, mais je crois que vous nous aideriez à…, à…, comment dire ça ?…

juliette, souriant.

À vous venger, Betty mais en vous vengeant, vous l’irritez davantage et vous la rendez plus sévère.

charles.

Plus méchante, tu veux dire.

juliette.

Non ; pas méchante, mais toujours en méfiance de toi et en colère, par conséquent. Essayez tous les deux de supporter ses maussaderies sans répondre, en vous soumettant : vous verrez qu’elle sera meilleure… Tu ne réponds pas, Charles ? Je t’en prie.

charles.

Ma bonne Juliette, je ne peux rien te refuser ; j’essayerai, je te le promets ; mais si, au bout d’une semaine, elle reste la même, je recommencerai.

juliette.

C’est bon ; commence par obéir à ta cousine et par t’en aller ; arrive bien gentiment en lui disant quelque chose d’aimable. »

Charles se leva, embrassa Juliette, soupira et s’en alla accompagné de Betty. Il ne dit rien tout le long du chemin ; il cherchait à se donner du courage et de la douceur, en se rappelant tout ce que Juliette lui avait dit à ce sujet.

Il arriva et entra chez sa cousine.