Page:Ségur - Un bon petit diable.djvu/67

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Betty, mais il ne renonça pas pour cela à la douce espérance de mettre sa cousine en colère sans en souffrir lui-même.

« Seulement, pensa-t-il, j’attendrai à demain, quand ma culotte sera doublée. »

Il alla, suivant son habitude, chez Juliette, qui l’accueillit comme toujours avec un doux et aimable sourire.

juliette.

Eh bien, Charles, quelles nouvelles apportes-tu ?

charles.

De très bonnes. À peine rentré, ma cousine m’a battu avec une telle fureur, que j’en suis tout meurtri, et que Betty m’a mis un cataplasme de chandelle.

juliette, interdite.

C’est cela que tu appelles de bonnes nouvelles ? Pauvre Charles ! Tu as donc résisté avec insolence, tu lui as dit des injures ?

charles.

Je n’ai rien dit, je n’ai pas bougé ; je l’ai laissée faire ; elle m’a donné deux coups de baguette, et, voyant que je ne résistais pas, puisque je te l’avais promis, elle m’a battu comme une enragée qu’elle est.

juliette, les larmes aux yeux.

Mon pauvre Charles ! Mais c’est affreux ! Je suis désolée ! Et tu as été en colère contre moi et mon conseil ?

charles.

Contre toi, jamais ! Je savais que c’était pour