Page:Ségur - Un bon petit diable.djvu/99

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« N’est-ce pas désolant, ma bonne Betty, dit-il, que ma cousine m’empêche d’être bon ? Je le voudrais tant ! Je suis si content quand j’ai pu retenir mes emportements, ou mes sentiments de haine et de vengeance !… Mais je ne peux pas ! Avec elle, c’est impossible ! Ah ! si je pouvais vivre chez Juliette ! comme je serais différent ! comme je serais doux, obéissant !…

betty.

Doux ! Ah ! ah ! Doux !… Jamais, mon pauvre Charlot Tu es un vrai salpêtre ! un torrent ! un volcan !

charles.

C’est elle qui me fait tout cela, Betty !… Ah ! mais, une chose importante que j’oublie de te dire, c’est qu’elle a découvert que ma culotte était doublée.

betty.

Mon Dieu ! mon Dieu ! nous sommes perdus ! À l’avenir, quand elle voudra te battre, elle t’arrachera ta pauvre culotte, qui ne tient déjà à rien. Que faire ? Comment l’empêcher ?

charles.

Écoute, Betty, ne t’afflige pas ; j’ai une bonne idée qui me vient ! Tu sais comme ma cousine est crédule, comme elle croit aux fées, aux apparitions, à toutes sortes de choses du genre terrible et merveilleux ?

betty.

Oui, je le sais ; mais que veux-tu faire de ça ? Nous ne pouvons recommencer la scène de l’autre jour.