la bienveillance de leur sourire montraient que leur âme était libre de toutes les ambitions mesquines, de toutes les passions égoïstes qui rendent si misérable la condition de l’humanité terrestre.
On n’y connaissait guère d’autres tristesses que celles qui pouvaient résulter de la perte des êtres qu’on chérit, de quelque enfant arraché, à l’aurore de la vie, à l’affection de ses parents, d’une compagne bien-aimée, d’un ami ou d’un maître vénéré, ou encore de ces inquiétudes ou de ces tourments dont ne peut se défendre l’âme des sages, alors que, tout entiers à la recherche de quelque important problème, ils voient fuir devant eux la solution qu’ils ont longtemps poursuivie.
Nos voyageurs se demandaient cependant où, comment et par qui étaient construits les monuments qui excitaient leur admira tion, les machines et les appareils si divers qui répondaient d’une manière si commode et si complète à toutes les exigences de la vie.
Ils n’avaient en effet, dans les villes et dans les campagnes qu’ils avaient parcourues, aperçu nulle part les traces d’un travail industriel. Ils devaient apprendre, en prolongeant leur séjour dans le monde lunaire, qu’au delà de la limite des régions qu’ils avaient visitées, se trouvaient d’autres agglomérations d’habitants différentes de celles qu’ils connaissaient déjà.
C’était dans le voisinage des montagnes dont nous avons déjà parlé, que se dressaient ces cités véritablement industrielles. Là, on extrayait du sol les métaux utiles ou précieux ; là, on les mettait en œuvre ; de là sortaient tout fabriqués les ustensiles nécessaires aux divers usages de la vie et tous les appareils que comporte un état de civilisation très avancée.
C’était la classe des Diémides qui était employée à ces travaux multiples.