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lettres et arts

qui gravitent dans l’immensité. Ils percevaient et fixaient de même les harmonies les plus fugitives, le bruit des vagues qui tantôt se brisent mollement sur le rivage, tantôt, sous l’action du vent, s’écroulent avec un sourd fracas, le murmure des ruisseaux courant dans les plaines, le chant des oiseaux, le souffle léger de la brise dans le feuillage.

Sur ces thèmes, que leur fournissait le milieu même dans


C’était dans la capitale
du monde lunaire…
(p. 178).

lequel ils vivaient, les artistes inspirés brodaient les créations les plus variées de leur fantaisie. Suivant qu’ils étaient pénétrés de joie ou de tristesse, d’enthousiasme ou de mélancolie, ils adaptaient à leurs sentiments ces motifs si riches et si divers. Ils y ajoutaient l’expression de leurs propres passions ; ils en faisaient un tout, où il était impossible de distinguer ce qu’ils devaient à la nature et ce qu’y avait ajouté leur génie créateur.