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l’observatoire

transparence, et séparées par de hautes colonnes à moitié engagées dans la muraille. On y avait ménagé de vastes salles qui servaient de bibliothèques, de musées, de cabinets de travail pour les astronomes dont la vie se passait à observer le ciel.

À la hauteur de la frise que supportaient les colonnes, s’élevait en retrait une construction autour de laquelle régnait une terrasse de dix mètres de largeur, hermétiquement fermée par de grands panneaux de verre cintrés dont la partie supérieure, formant dôme, s’appuyait sur la plate-forme surmontant le massif central et servant elle-même de base au dernier étage, où se trouvaient installés les instruments d’observation.

C’est sur cette terrasse vitrée que les voyageurs avaient été conduits tout d’abord, et c’est là qu’ils avaient contemplé la Terre, dont la vue subite les avait jetés dans une si vive émotion.

Ils n’étaient pas au bout de leurs surprises.

Bientôt un ascenseur électrique les transporta avec Rugel à l’étage supérieur ; ils débouchaient sur la dernière plate-forme, et de nouveau, à travers l’armature de verre qui, ici encore, formait une coupole de douze mètres de diamètre complètement étanche, ils revirent l’astre vers lequel se reportaient toujours leurs pensées.

Leur visite avait sans doute été annoncée : car à leur apparition ils se virent entourés par les savants attachés à l’observatoire et qui s’empressaient autour d’eux en leur souhaitant la bienvenue. On les regardait avec une curiosité mêlée de respect.

Celui qui paraissait être le premier dans ce corps d’élite s’avança vers eux :

« Nous saluons avec bonheur, dit-il, votre arrivée parmi nous. Nous connaissons vos héroïques aventures ; nous nous sommes réjouis avec toute la population lunaire de la venue de nos frères terrestres ; nous partageons l’espoir que votre présence fait concevoir à l’homme éminent qui nous gouverne, et nous aiderons de tout notre pouvoir à sa réalisation. Mais nous allons, dès à présent, et en attendant mieux, vous rapprocher par la vue du globe qui vous est si cher. »

Et il leur désigna de la main trois sièges dont chacun se trou-