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mécanique et optique

axe horaire sur un massif solide, où un systéme d’engrenages, mis en mouvement par un moteur électrique d’une extrême précision, lui permettait de suivre, au gré de l’observateur, un astre quelconque dans sa course.

Un autre mécanisme permettait à l’astronome de pointer le miroir objectif sur l’astre qu’il voulait étudier. L’une des quatre faces de la salle d’observations disposée dans le plan méridien, avait été aménagée de facon à recevoir trois de ces appareils, de dimensions égales et en tout semblables, quant à la disposition, à ceux qui sont en usage sur la Terre, mais qui en différaient pourtant par un point essentiel : leurs proportions colossales et leur perfection absolue. Les objectifs, en effet, ne mesuraient pas moins de 3m,50 de diamètre et pouvaient supporter des grossissements utiles de 25.000 fois. Ainsi s’explique le prodigieux effet qu’avait produit sur les trois voyageurs la vue de la Terre si brusquement rapprochée d’eux. Trois autres lunettes, de construction semblable, mais non plus équatoriales, disposées symétriquement sur la face opposée, permettaient de balayer tous les points du ciel et de compléter les recherches astronomiques,

C’était pour rendre possibles les observations simultanées, qui seules peuvent assurer un contrôle efficace, que les savants lunaires, auxquels ne coûtaient ni le temps ni les efforts, avaient ainsi multiplié le nombre de ces gigantesques lunettes. Quant aux autres instruments astronomiques, cercles divisés, lunettes méridiennes, etc., ils offraient beaucoup d’analogie avec les nôtres et il devait en étre nécessairement ainsi, l’astronomie étant une science exacte fondée sur les lois mathématiques qui sont les mêmes dans l’univers tout entier.

D’aussi savants astronomes n’avaient pu négliger la source féconde d’observations que peut fournir l’analyse spectrale des astres, et, dans ce domaine de l’astronomie physique comme dans celui de la science pure, les résultats obtenus par eux dépassaient de beaucoup ceux qu’on a atteints sur la Terre. Cette partie de la science, toute récente chez nous, leur était familiére depuis longtemps, et ils avaient pu, grace à l’excellence de leurs procédés et à la supériorité de leurs instruments, analyser bien plus complète-