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un monde inconnu

y était contenu, s’arrondissait autour de leurs membres en forme de manchons dans lesquels ils semblaient flotter. Cependant, après un premier instant de surprise, ils reconnurent que, grâce à la souplesse du tissu dont il était formé, la liberté de leurs mouvements ne se trouvait nullement gênée ; ils s’apercevaient à peine que leurs doigts étaient emprisonnés dans des gants.

Marcel s’expliqua alors comment avait pu s’élever cet observatoire dont la construction lui avait paru jusqu’alors un fait inexplicable. Il comprenait maintenant qu’une armée de Diémides, amenés à la surface de la Lune, avaient pu, avec les appareils dont ils étaient eux-mêmes revêtus, façonner sur place les blocs rocheux que les pentes du cratère fournissaient en abondance, et qu’il eût été impossible, à cause de leur masse, d’amener à pied d’œuvre au moyen de l’ascenseur. Il se rendait parfaitement compte que, la pesanteur étant sur la Lune six fois moindre que sur la Terre, les hardis constructeurs avaient pu mouvoir sans trop de peine des masses dont les proportions nous sembleraient démesurées. D’un autre côté, il calculait que, pour obtenir une stabilité égale à celle des monuments terrestres, il avait été nécessaire de donner à la base de l’observatoire et à l’épaisseur de ses murailles des dimensions beaucoup plus grandes. De telle sorte que, si l’effort paraissait moindre, les proportions données au travail rétablissaient à peu près l’équilibre.

Les trois voyageurs promenèrent alors leurs regards autour d’eux. Le soleil, dont aucune atmosphère ne tempérait l’ardente lumière, inondait de ses rayons la surface de la Lune. Le spectacle était éblouissant.

Ils se trouvaient sur une sorte de plate-forme qui entourait l’édifice. L’orifice du cratère, qui ne mesurait pas moins de huit cents mètres environ de diamètre, avait été comble, à l’exception de la cheminée qui servait à la fois de cage à l’ascenseur et de conduite à l’air qui venait du fond dans l’observatoire, et c’est au centre de ce sol factice, représentant un travail gigantesque, que s’élevait le colossal monument d’ou ils venaient de sortir.

Sous la conduite de Mérovar qui les précédait, ils s’engagérent