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catastrophe

cevoir, dans la pièce où il se trouvait, une odeur singulière ; elle était très faible, mais caractéristique ; c’était comme une vague odeur de soufre.

Il n’y attacha pas d’abord grande importance ; mais comme elle persistait, il chercha autour de lui pour voir si elle ne provenait pas de quelque laboratoire voisin. Ne découvrant rien, il rentra dans l’intérieur de l’édifice : l’odeur s’y faisait aussi sentir ; il lui sembla même qu’elle s’était quelque peu accentuée.

Il allait descendre aux étages inférieurs lorsqu’il rencontra Mérovar, qui semblait le chercher.

« Qu’est-ce donc, lui dit-il, que ces émanations inaccoutumées répandues dans l’air que nous respirons ? Avez-vous donc ici des chimistes se livrant à quelque expérience sur les gaz dérivés du soufre ?

— Nullement, répondit l’astronome, nous ne nous occupons ici que d’astronomie, et je ne m’explique pas encore ce phénomène que j’ai remarqué comme vous. Voyons ensemble si nous n’en pourrons pas découvrir la cause. »

Accompagnés de Jacques, de lord Rodilan et de quelques autres des savants qui dirigeaient les travaux de l’observatoire, ils parcoururent ensemble les diverses parties du vaste monument. Partout ils ressentirent la même impression, plus forte cependant à mesure qu’ils descendaient et se rapprochaient de la cage de l’ascenseur.

Déjà tout le monde avait éprouvé cette sensation désagréable, et, sans que personne s’en montrât encore inquiet, on commençait à s’en préoccuper.

On eut beau tout examiner avec le plus grand soin, rien d’anormal n’apparut qui pût fournir l’explication de ce phénomène.

Marcel, l’esprit toujours hanté par l’idée fixe qui l’obsédait, n’avait pas tardé à laisser Mérovar continuer ses investigations, et était retourné à ses appareils. Il y avait été rejoint par Jacques et lord Rodilan, plus impatients que jamais de yoir résolu le problème qui les passionnait si fort.

« Laissons nos amis, dit Jacques, chercher la cause de ce qui