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Page:Sélènes Pierre un monde inconnu 1896.djvu/311

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CHAPITRE VI

LA TERRE A PARLÉ

Depuis que Marcel, Jacques et lord Rodilan avaient aperçu le fanal des Montagnes Rocheuses, quatre mois s’étaient écoulés, et jamais n’avaient cessé de briller, dans la nuit obscure, les signaux qui, d’une planéte à l’autre, entretenaient la certitude d’une correspondance établie et l’espérance de la compléter bientôt.

L’Anglais raillait.

« Pardieu ! disait-il, c’était bien la peine de faire un si long voyage pour arriver à un si mince résultat. Avouez, mon cher Marcel, que votre entretien avec nos amis d’Amérique est d’une incontestable et quelque peu fatigante monotonie.

— Patience ! cher ami, » murmurait Marcel.

Les trois voyageurs mettaient à profit tout le temps où les observations devaient forcément, par suite de la position des deux astres, demeurer interrompues. Ils parcouraient toutes les régions du monde lunaire, en étudiaient minutieusement la faune et la flore, observaient attentivement les mœurs, se pénétraient des progrès scientifiques réalisés par ces intelligences d’un ordre si élevé.

Ils ne se dissimulaient pas que, quelque assurées que pussent être les communications établies entre les deux mondes, elles ne pourraient jamais être assez complètes et assez rapides pour pou-