Ils allaient légers, allègres, pleins d’ardeur.
Les premières journées de voyage n’offrirent rien de particulier ; on traversait la vaste plaine au centre de laquelle se dresse le cratère de Hansteen et on se dirigait vers l’Est, en infléchissant vers le Sud.
En effet, l’examen des cartes détaillées dont ils étaient munis signalait la présence de deux rainures profondes situées, l’une aux abords du cratère de Grimaldi, l’autre un peu plus loin et toutes les deux infranchissables.
À mesure qu’ils approchaient des collines formant la côte orientale de l’Océan des Tempêtes, le sol s’élevait sensiblement, et bientôt ils se trouvaient sur le continent, non loin du cratère de Sirsalis. Là leur marche se trouva quelque peu retardée par la nécessité d’escalader les contreforts de ce cratère, masse de rochers abrupts à travers lesquels ils ne pouvaient avancer, malgré la lumière que projetaient leurs lampes électriques, qu’avec de grandes précautions. Rugel avait, du reste, pris soin d’attacher à la personne de chacun de ses trois amis, deux jeunes Diémides spécialement chargés de les aider dans les passages difficiles. Fiers de cette tâche qu’ils considéraient comme une marque d’honneur, ils s’appliquaient à soutenir de leur mieux ceux dont la garde leur était confiée, et plus d’une fois, sans leur aide, quelque chute dangereuse aurait arrêté court le voyage des audacieux explorateurs.
Cet obstacle surmonté, on se trouva de nouveau en plaine, et, en s’avançant toujours vers le Sud-Est, on passa à égale distance des cratères de Cruger et d’Asaph Hall.
À partir de ce point, les voyageurs, toujours guidés par Rugel, prirent plus franchement la direction de l’Est, et avancèrent sans trop de peine jusqu’à ce qu’ils fussent arrivés au pied des Cordil-