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exploration dans l’inconnu

C’était une irradiation de lumière où les faces prismatiques des cristaux semaient à profusion les rubis, les saphirs, les topazes, les émeraudes. On eût dit un palais enchanté. Marcel s’approcha de l’une des parois et détacha, à l’aide de son bâton ferré, quelques fragments de cette substance cristalline, l’examina attentivement et poussa une exclamation de surprise.

« Qu’y a-t-il ? fit Jacques.

— Il y a que la moitié des trésors qui se trouvent ensevelis ici suffirait à payer les dettes de tous les États de l’Europe et à enrichir toute l’humanité terrestre.

— Qu’avez-vous donc trouvé de si merveilleux ? demanda lord Rodilan.

— Mais ce sont des diamants, mon cher lord, de vrais diamants. Et voyez, ajouta-t-il, en projetant sur la surface brillante les rayons de sa lampe ; il y en a qui sont plus gros que le poing. Tous les Juifs de Londres et d’Amsterdam pâliraient d’envie devant de pareilles richesses. Mais nous n’avons que faire ici de ces précieux cailloux ; ne songeons qu’à poursuivre notre route. »

Puis jetant autour de lui un regard circulaire, il s’écria :

« Voilà deux ouvertures qui doivent, selon toutes probabilités, être le commencement de ces galeries que nous cherchons. »

À peu de distance, en effet, s’ouvraient deux anfractuosités dont, au premier abord, il était impossible d’apprécier la profondeur.

La première dans laquelle ils s’engagèrent suivait d’abord une direction horizontale, mais bientôt elle allait s’abaissant en une pente rapide qui se dirigeait évidemment vers le centre du satellite.

« Malédiction ! » fit lord Rodilan en rebroussant chemin.

Marcel et Jacques étaient silencieux, mais leurs sourcils froncés disaient leur désappointement et trahissaient un commencement d’inquiétude,

Ils revinrent à la caverne des diamants et prirent sans hésiter l’autre galerie. À peine y avaient-ils fait quelques pas que le visage de Marcel s’éclaircit.

« Je crois, cette fois, dit-il, que nous sommes dans la bonne voie. »

Le sol de la galerie allait, en effet, s’élevant par une pente sensible ; la voûte en était assez élevée et la largeur suffisante