Page:Sénèque - Œuvres complètes, Tome 3, édition Rozoir, 1832.djvu/425

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Lieux que j’aimai toujours, ne pourrai-je jamais
Loin du monde et du bruit goûter l’ombre et le frais ?
Oh ! qui m’arrêtera sous vos sombres asiles !
Quand pourront les neuf sœurs, loin des cours et des villes,
M’occuper tout entier, et m’apprendre des cieux
Les divers mouvemens inconnus à nos yeux,
Les noms et les vertus de ces clartés errantes
Par qui sur nos destins et nos mœurs différentes, etc.

Ailleurs notre fabuliste dit encore en parlant des astres :

Aurait-il imprimé sur le front des étoiles
Ce que la nuit des temps nous couvre de ses voiles, etc.
(L’Astrologue qui se laisse tomber dans un puits.)

13. Notre pensée force les remparts du ciel. Cœlum ipsum petemus stultitia, a dit Horace dans une acception bien différente.

14. Faire des œuvres toutes nues. Nudas edere operas. Cette expression de Sénèque a quelque chose de la simplicité de l’Évangile.

15. Que s’ils eussent conduit des armées. « Vaut-il mieux avoir éclairé le genre humain, qui durera toujours, que d’avoir ou sauvé, ou bien ordonné une patrie qui doit finir ? Faut-il être l’homme de tous les temps, ou l’homme de son siècle ? C’est un problème difficile à résoudre. » Diderot.

16. Puisse tolérer. « En passant en revue tous les gouvernemens, Sénèque n’en trouvait pas un seul auquel le sage pût convenir, et qui pût convenir au sage.

« En passant en revue plusieurs de nos gouvernemens, le sage serait encore de l’avis de Sénèque. » (Le même.)

17. La navigation. Juste-Lipse pense qu’il manque ici quelque chose, et que ce traité n’est pas achevé : mais ces sortes de conjectures sont souvent si incertaines, que les commentateurs devraient s’y livrer avec moins de complaisance et de facilité. Ces assertions hardies : desunt multa ; desunt pauca ; desiderantur non-nulla, si fréquentes dans les éditions qu’ils ont publiées des auteurs anciens, me paraissent toutes hasardées et peu philosophiques ; car il est très-difficile de savoir si tel ou tel traité, tel ou tel dialogue, telle ou telle oraison, sont plus ou moins complets. Parmi les ouvrages anciens ou modernes que nous supposons entièrement terminés, et qui le sont en effet, quel est celui