Page:Sénèque - Œuvres complètes, Tome 3, édition Rozoir, 1832.djvu/9

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DE LA CONSTANCE

DU SAGE

OU

QUE LE SAGE N’EST PAS ATTEINT PAR L’INJURE.

LIVRE UNIQUE.

I. Il existe, Serenus, entre les stoïciens et les autres sectes qui font profession de sagesses, la même différence qu’entre l’homme et la femme1. Je, crois avoir lieu de le dire : car bien que les deux sexes coatribuent chacun également dans la vie sociale., l’tto-çst, né ÿeur commander, l’autre pour obéir. Lés autres philosophes, pleins d’indulgence et de douceur, ressemblent presque à ces médecins domestiques2 et faisant partie de nos esclaves, qui donnent à leurs malades, non les meilleurs et les plus prompts remèdes, mais ceux qu’on veut bien souffrir. Les stoïciens, prenant une voie plus digne de l’homme, ne s’inquiètent point qu’elle paraisse riante à ceux qui s’y engagent ; ce qu’ils veulent, c’est nous tirer au plus tôt du péril et nous conduire à ces hautes régions tellement au dessus de toute atteinte, qu’elles dominent la fortune elle-même. — Mais la route où ils nous appellent est escarpée, hérissée d’obstacles ! — Est--