Mais je n’appelle point sage l’esclave de quoi que ce soit, et moins que tous, l’esclave de la volupté. Comment, une fois dominé par elle, résistera-t-il à la fatigue, aux périls, à l’indigence, à tant de menaces qui grondent autour de la vie humaine ? Comment soutiendra-t-il l’aspect de la mort, l’aspect de la douleur, le fracas d’un ciel en courroux, et une foule d’attaques acharnées, lui qu’un si mol adversaire a vaincu ? Tout ce que lui aura conseillé la volupté, il le fera. Et ne voyez-vous pas que de choses elle lui conseillera ? « Elle ne saurait, dites-vous, l’engager à rien de honteux : elle a la vertu pour compagne. » Mais, encore une fois, qu’est-ce qu’un souverain bien qui ne peut être tel que s’il est surveillé ? D’ailleurs, comment la vertu gouvernera-t-elle le plaisir auquel elle est subordonnée ? Ce qui est subordonné doit obéir à ce qui gouverne. Vous mettez derrière ce qui commande. Le bel emploi pour la vertu ! Vous la réduisez à faire l’essai des plaisirs ! Nous verrons plus tard si, chez des hommes qui l’ont si outrageusement traitée, elle est encore la vertu, elle qui ne peut garder son |
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