le corps ; elle est une émanation de la substance céleste ; or, les choses célestes sont, par leur nature, dans un mouvement perpétuel ; sans cesse elles sont emportées par une course rapide. Contemplez ces globes lumineux qui éclairent l’univers ; aucun d’eux ne demeure en repos ; ils roulent sans cesse et sont transportés d’un lieu dans un autre ; quoiqu’ils se meuvent avec l’univers, ils rétrogradent partout dans un sens contraire à celui du monde ; ils parcourent successivement tous les signes ; leur mouvement est continuel comme leur déplacement. Ainsi les corps célestes, suivant l’ordre et les lois de la nature, sont soumis à une révolution et à une translation perpétuelles : après avoir parcouru leurs orbites pendant un certain nombre d’années, ils reprendront leur route primitive. Croyez donc maintenant que l’âme humaine, formée des mêmes éléments que les corps célestes, souffre à regret le déplacement et les émigrations, tandis qu’un changement rapide et perpétuel fait le plaisir ou la conservation de Dieu même !
Mais descendez du ciel sur la terre, vous y verrez des nations, des peuples entiers changer de demeure. Que signifient ces villes grecques au milieu des pays barbares ? Pourquoi la langue des Macédoniens se trouve-t-elle entre l’Inde et la Perse ? La Scythie et cette suite de nations farouches et indomptées ne nous montrent-elles pas des villes grecques bâties sur les rivages du Pont ? Ni la rigueur d’un éternel hiver, ni les mœurs des habitants, aussi âpres que leur climat, n’ont empêché des colonies de s’y fixer. L’Asie est peuplée d’Athéniens ; la féconde Milet a fourni à la population de soixante-quinze villes en des climats divers. Toute la côte de l’Italie, baignée par la mer inférieure, s’appelait la Grande-Grèce. L’Asie re-