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FRAGMENTS DE SÉNÈQUE

TRADUITS POUR LA PREMIÈRE FOIS.

FRAGMENT TIRÉ DE QUINTILIEN.

I. Suis-je hors de péril ? je n’ose encore le croire, encore moins m’en réjouir.

FRAGMENTS TIRÉS d’AULU-GELLE.

II. Je m’étonne que les hommes les plus éloquents aient pu, dans leur enthousiasme pour Ennius, louer des vers si ridicules. Cicéron ne manque pas de les rapporter comme des meilleurs qu’ait faits Ennius.

III. Je ne m’étonne plus qu’un homme ait pu faire de tels vers, puisqu’un autre a pu les louer, à moins par hasard que Cicéron, cet habile orateur, n’ait voulu en cela plaider sa propre cause ; il avait ses raisons pour faire trouver bons ces vers.

IV. Et chez ce même Cicéron, vous trouverez dans sa prose quelques traits qui prouvent que la lecture d’Ennius ne lui a pas été inutile.

V. Ce défaut n’était pas de Cicéron, mais de son époque : il fallait bien, en écrivant, se conformer au goût de ceux qui lisaient Ennius.

VI. Et si notre Virgile s’est permis quelques vers durs, s’écartant des règles, parfois même ayant plus que la mesure, c’est pour qu’un public engoué d’Ennius, trouvât dans son poème quelque vernis d’antiquité.

VII. Quelques-uns des vers de Q. Ennius sont d’un si grand sens que, bien qu’écrits pour des lecteurs grossiers, ils sont encore en possession de plaire à nos contemporains musqués.

VIII. A ceux qui aiment de pareils