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NOTES


SUR HERCULE FURIEUX.




Cette pièce est une reproduction de l’Hercule furieux d’Euripide, mais exagérée comme toutes celles de notre auteur ; on trouvera la comparaison des deux tragédies grecque et latine dans le huitième volume de la nouvelle édition du théâtre des Grecs, par le P. Brumoy. Il n’y en a point d’imitation dans notre langue, du moins nous n’en connaissons pas. Le sujet ne convenait guère à la scène moderne. Le spectacle d’Hercule immolant ses propres enfans dans un accès de folie, n’est ni moral en lui-même, ni propre à faire ressortir aucune idée morale.

Acte Ier. Page 7. Sœur du dieu de la foudre, car c’est le seul nom qui me reste. Junon était fille de Saturne et de Rhéa, sœur de Jupiter, de Neptune, de Pluton, de Cérès et de Vesta. Jupiter en devint amoureux, et la trompa sous le déguisement d’un coucou. Il l’épousa plus tard dans les formes, et leurs noces furent célébrées, selon Diodore, sur le territoire des Gnossiens, près du fleuve Thérène. Pour rendre ces noces plus solennelles, Jupiter ordonna à Mercure d’y inviter tous les dieux, tous les hommes et tous les animaux, etc. Elle devint ainsi l’épouse de son frère. Ces deux époux vivaient mal ensemble, et plus d’une fois Junon put dire ce qu’elle dit ici, que, de ses deux noms, l’infidélité de Jupiter ne lui laissait que le premier. Virgile a mis la même idée dans la bouche de Didon :

 
…… Cui me moribundam deseris hospes ?
Hoc solum quoniam nomen de conjuge restat.

Octavie, pour échapper à la cruauté de Néron, dit Tacite, avait abdiqué volontairement le titre d’épouse, pour se conten-