Page:Sénèque - Tragédies, trad. Greslou, 1834, t. 1.pdf/467

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ter du nom de sœur : « Paucis dehine interjectis diebus morijubetur Octavia, quum jam viduam se et tantum sororem testaretur. » (Tacit., Annal., lib. xiv, c. 64.)

Page 7. Je vois l’astre brillant de Calisto. Calisto, fille de Lycaon, une des nymphes de la suite de Diane. Jupiter, sous la forme de cette déesse, la rendit mère d’Arcas. Diane ayant découvert sa grossesse la chassa de sa compagnie. Junon, plus irritée encore, la métamorphosa en ourse. Mais Jupiter l’enleva avec son fils Arcas, et les plaça dans le ciel où ils forment les constellations de la grande et de la petite Ourse, autrement dites le grand et le petit Chariot.

Qui conduit les flottes d’Argos. Argos est ici la traduction exacte d’Argolicas. Dans un sens plus général il faut entendre les flottes des Grecs.

Je vois le taureau qui ravit Europe la Tyrienne. Suivant la fable, Europe fille d’Agénor, roi de Phénicie, fut enlevée par Jupiter déguisé en taureau. Il est difficile de comprendre comment le maître des dieux put mettre dans le ciel ce taureau qui n’était autre que lui-même sous une forme étrangère. Suivant une autre tradition qui paraît plus historique, Europe aurait été enlevée par un navire crétois qui avait un taureau blanc sur sa proue, ou dont le capitaine s’appelait Taurus. L’Ourse est l’astre du pôle ; le Taureau placé entre le Bélier et les Gémeaux, est le signe du printemps, et ouvre l’année.

Je reconnais les nombreuses filles d’Atlas. Ce sont les Pléiades, et aussi les Hyades, selon qu’elles sont à la tête ou à la queue du Taureau. Les filles d’Atlas étaient au nombre de sept, d’autres disent au nombre de quinze. Quelques-unes d’entre elles furent aimées de Jupiter, les autres prirent soin d’élever Bacchus.

Ici, Orion qui étale son effrayante chevelure. On trouvera, dans les Métamorphoses d’Ovide, l’histoire étrange de la naissance d’Orion. Si son nom n’avait pas été légèrement altéré, il la rappellerait très-exactement :

 
Perdidit antiquum littera prima sonum,

dit Ovide, Fast., v. 536. Urion a fait Orion. Urion vient de οὖρον, urine. Un commentateur, Delrieu, trouve que Sénèque