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NOTES
SUR LES PHÉNICIENNES.


Acte Ier, page 245. Ce début est le même que celui de l’opéra d’Œdipe à Colone, de Guillard, et tous les deux sont à l’imitation de Sophocle. Voyez l’Œdipe à Colone dans le Théâtre des Grecs, mais surtout les Phéniciennes d’Euripide. Racine a imité quelques passages de notre auteur, dans ses Frères ennemis. Rotrou avait fait de même avant lui dans son Antigone ; mais il a principalement suivi Euripide dans la première partie de sa pièce, et l’Antigone de Sophocle dans la seconde moitié. Le même sujet a été traité par le comte Alfieri, dans sa tragédie intitulée Polynice.

Cette pièce, de notre auteur, est incomplète et mutilée ; le premier acte n’est pas fini, le deuxième commence à peine, le troisième est entier ; mais la mutilation recommence vers la fin du quatrième, et le cinquième tout entier manque. OEdipe ne paraît qu’au premier acte qu’il remplit, et dans la première partie du deuxième ; on ne le revoit plus dans les actes suivans, de sorte qu’il est difficile d’entrevoir le dénoûment de la pièce en ce qui le regarde. Quant à la querelle des deux frères, elle se termine probablement de la manière convenue entre les mythologues. Voyez Euripide, Phéniciennes, le Supplément à la tragédie de Sénèque, par Henry Chiffel, les Frères ennemis de Racine et la Thébaïde de Stace.

Abandonne ton malheureux père. M. Ballanche a imité quelques détails de cet entretien d’Œdipe et de sa fille, dans son beau roman d’Antigone : « Ah ! sans doute il y a sur mon front quelque marque d’anathème… ma fille abandonne-moi à mot sort déplorable. — Non, mon père, répondit Antigone, je ne vous