Page:Sénèque - Tragédies, trad. Greslou, 1834, t. 2.pdf/343

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ment aux eaux, aux plantes, etc. Du reste, si notre auteur manque ici d’autorités parmi les physiologistes, il a, pour se justifier, le témoignage et l’exemple de beaucoup de poètes. Homère, Iliade, liv. ier ; Ovide, Métam, liv. vii ; Claudien, Contre Rufin, liv. ier ; Silius Italicus, liv. xiv, ont raconté le même fait, qui, sous ce rapport, est au moins une grande vérité poétique.

Page 17. Au moment où le sacrificateur. Un accident de ce genre était du plus funeste augure chez les payens. Virgile et Ovide l’avaient exprimé avant Sénèque :

Sœpe in honore deum medio, stan ! hostia ad aram
Inter cunctantes cecidit moribunda ministres.
(Georg., lib. iii v. 486.)
Dum vota sacerdos
Concipit, et fundit param inter cornna vinum
Baud exspectato ceciderunt vulnere tanri.
(Metam., lib. vii. v. 593.)

Page 19. Le Phlégéthon a poussé le Styx hors de son lit. Ce passage a embarrassé les commentateurs. On demande ce que veut dire en cet endroit, ce mot Phlégéthon : est-ce le nom du fleuve brillant des enfers, ou des enfers mêmes ? Nous avons adopté le premier sens ; le second ne nous paraît ni meilleur, ni plus mauvais.

Page 21. On dit que des mugissemens sont sortis de la terre. Ceci est une brillante imitation d’un des plus admirables morceaux de Virgile :

Vox quoque per tueos vulgo exaudua silentes
Ingens, et simulacra modis pallentia miris ;
Obsccnicjue canis importunaeque volucres, etc.

Sénèque nous paraît ici lutter avec assez d’avantage contre le plus dangereux des modèles. Les idées sont les mêmes, et quant au mérite de l’expression, Virgile a peu de vers plus imitatifs que celui-ci :

Amphionios ululasse canes.

Page 23. N’est-ce pas le noble et vaillant Créon ? Créon, frère